Vivre en cage

 

J’habite une cage sans barreau

Au troisième étage

Au milieu de d’autres cages

Qui m’entourent tel un îlot

C’est une prison sans clôture

Où on tourne en rond

Cherchant dans le futur

Ce qu’il me reste de bon

Liberté condamnée

À ne jamais se souvenir

J’aurais espéré

M’en passer

Au moins d’avoir la paix

De sentir à nouveau l’espoir

Et pouvoir dire « mais

Si j’avais pu savoir? »

J’habite une cage 

Au milieu d’un amas de cages

Où niche une multitude de gens

Qui me sont tous indifférents

Tribu disparate dans cet univers

Dépouillée de ses attributs solidaires

Ils vivent la normalité

De ce qui devait leurs arriver

De solitude en solitude

Savent-ils au moins que nous formons

Un troupeau lugubre

Broutant dans sa propre tanière

Aurions-nous perdu le sens de la peuplade

De la meute et de la phratrie 

Au point de ne plus se souvenir de cette vie

Se limitant à nos palissades

De ma cage aux barreaux invisibles

Une nostalgie émerge soudainement

Envers ce clan qui me manque tellement

Ressentant encore plus ce que veut dire 

ÊTRE ENSEMBLE!

  

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